Équipe de soins primaires : une énième proposition médico-centrée  

L’Ordre des médecins propose une soi-disant « nouvelle » organisation du parcours de soins[1]. Et pourtant, cette vision médico-centrée reste la même depuis des années. Le Sniil rappelle que miser sur le seul corps médical n’apportera aucune solution aux dysfonctionnements de l’offre de soins.

Ainsi, pour répondre aux difficultés d’accès aux soins, le CNOM propose de mettre en place des « équipes de soins primaires » chapeautées par un médecin. Ce dernier déléguera aux autres professionnels de santé certaines tâches afin de gagner du temps médical.

Pour le Sniil, cette proposition est inacceptable. Cette dernière relègue les autres professionnels de santé au rôle de simple exécutant. La solution pour garantir l’accès aux soins ne se trouve pas dans un dispositif avec une organisation descendante mais dans une réelle coopération interprofessionnelle.[2]

La coopération plutôt que la subordination

Les infirmières et infirmiers libéraux, souhaitent gagner en compétences et en autonomie mais ont conscience de l’importance de la coopération avec les médecins, ainsi qu’avec l’ensemble des professionnels de santé et du médico-social.

Rien ne sert de tenter de remettre les IDEL sous la coupe du corps médical. Il est urgent et primordial de favoriser l’exercice coordonné afin de faciliter les parcours de santé des populations en s’appuyant et en valorisant les compétences de chaque profession. La coopération doit également passer par un renforcement des liens entre médecin traitant et infirmier référent.

La profession d’infirmière libérale est l’un des acteurs de proximité les plus à même de coordonner les prises en charge et le suivi des patients, ainsi que d’amener la prévention dans les foyers les plus éloignés du système de santé.

A l’heure de la problématique croissante de l’accès aux soins, la notion d’équipe « dirigée » par les médecins n’a plus de sens. La coordination est le meilleur moyen d’apporter plus de temps aux soignants. Le CNOM doit prendre en compte les évolutions des pratiques des différentes professions de santé afin d’apporter des réponses efficaces à la désertification médicale. 


[1] Nouvelle organisation du parcours de soins – publication de l’Ordre des médecins – 07/10/2022

[2] Déserts médicaux : vers une prise de conscience ? – article du Sniil – 06/10/2022