Augmentation des méningites : la Haute Autorité de Santé (HAS) actualise ses recommandations vaccinales
Depuis le 10 août 2023, les infirmières et infirmiers sont habilités à prescrire et administrer les vaccins contre les méningocoques (A, B, C, Y et W)[1] pour les patients de 11 ans et plus. En tant qu’acteur clé de la prévention, vous pouvez sensibiliser votre patientèle au sujet de ces infections transmissibles graves.
Selon un communiqué de presse diffusé par l’HAS[2], les dernières données montrent une reprise de la circulation des méningocoques en France. Ces infections invasives peuvent rapidement avoir une issue fatale. Pour lutter contre ce problème de santé publique, l’HAS actualise sa stratégie de vaccination contre les méningocoques A, B, C, Y et W.
Protéger les populations les plus jeunes
Les méningocoques sont des bactéries qui peuvent provoquer des infections transmissibles graves (méningites, septicémies). Les nourrissons de moins d’un an y sont particulièrement vulnérables. Les méningocoques touchent principalement les populations les plus jeunes, les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et les jeunes adultes entre 11 et 24 ans. En raison de leur caractère fulgurant, ces infections se trouvent être mortelles dans environ un cas sur dix. Mais elles peuvent également laisser des séquelles invalidantes.
Les types de méningocoques
Après avoir observé en France une baisse du nombre d’infections invasives à méningocoques (IIM) en 2020 et 2021, due notamment à la mise en place des mesures barrières durant la crise sanitaire, les données de surveillance montrent depuis une reprise de la circulation des méningocoques. Le nombre de cas d’infections invasives à méningocoques a ainsi augmenté de 72 % entre 2022 et 2023, pour s’élever à 560 cas[3] soit un seuil supérieur aux niveaux atteints les années précédant à la pandémie de Covid-19.
Il existe 12 sérogroupes identifiés, le B reste majoritaire et les groupes W et Y ont beaucoup progressé chez les nourrissons et les jeunes. A noter que les souches du sérogroupe W sont particulièrement virulentes et entrainent une mortalité deux fois plus élevée que les groupes B et Y. Chez les jeunes adultes entre 15 et 24 ans, il y a un risque plus élevé d’infection invasive à méningocoques du sérogroupe Y.
Les recommandations vaccinales de la HAS
En ce qui concerne la vaccination contre les sérogroupes A, C, W et Y, la HAS préconise de la rendre obligatoire chez tous les nourrissons de moins d’un an, selon un schéma vaccinal à deux doses (une première dose à l’âge de 6 mois puis une dose de rappel à 12 mois). Pour les adolescents, elle recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans et ce, qu’ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu’un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans.
Pour le sérogroupe B, la HAS recommande également de rendre obligatoire la vaccination chez les nourrissons de moins d’un an (une première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois). En revanche, elle ne recommande pas, à ce stade, d’élargir cette vaccination à tous les adolescents et jeunes adultes, mais la mise en place d’un remboursement pour ceux qui souhaiteraient se faire vacciner.
Bien que nous ne puissions pas prescrire l’acte d’injection de ces vaccins pour les patients de moins de 11ans, nous sommes habilités à réaliser l’acte selon la réglementation en vigueur. Ainsi, le Sniil recommande à tous les Idel de s’impliquer activement dans la vaccination afin de permettre une couverture vaccinale satisfaisante et protéger les populations les plus jeunes.
[1] Fiche Vaccination – Extension des compétences vaccinales – 24/10/2023
[2] Infections invasives à méningocoques : des recommandations vaccinales actualisées – Haute Autorité de santé – 27/03/2024
[3] 240 cas d’IIM B, 160 cas d’IIM W, 130 cas d’IIM Y, 30 cas d’IIM C