Mobilisation du 04 avril : une rencontre ministérielle en deçà des attentes

Paris, le 05 avril 2024 – Hier les infirmières et infirmiers libéraux se sont mobilisés dans les rues de Paris afin de porter aux oreilles du Ministère de la Santé leurs revendications contre la dégradation de leurs conditions de travail[1] et le manque de perspectives sur l’avenir.

A l’issue de la manifestation, les délégations du Sniil et du Collectif des infirmiers libéraux en colère (Cilec) ont été reçues au Ministère de la Santé. Si dans un premier temps nous avons été reçus par un conseiller du Ministre de la Santé pendant près d’une heure, Frédéric Valletoux est ensuite venu à notre rencontre. Après une heure d’échanges avec le Ministre, le bilan n’est pas entièrement satisfaisant.

Monsieur Valletoux nous a tout d’abord informé de l’impossibilité d’ouvrir des négociations tarifaires dans l’immédiat. Il souhaite ouvrir un chantier de négociations qui englobent les nouvelles compétences suite à la réingénierie et des mesures tarifaires permettant de compenser l’inflation. De plus, selon ses dires, les finances publiques ne le permettent tout simplement pas. Face à notre mécontentement, le Ministre a réaffirmé sa volonté d’avancer rapidement sur la réingénierie de notre métier, un chantier qui devrait être terminé pour l’été, d’après lui. En parallèle, le Ministre nous propose de travailler à la redéfinition de nos compétences et à la revalorisation de nos actes, afin de voir quelles seront les répercussions sur la NGAP. L’objectif étant de préparer des négociations tarifaires qui pourraient se tenir fin 2024 ou début 2025. Concernant la pénibilité du métier, Frédéric Valletoux s’est engagé à obtenir rapidement un retour de l’Igas afin de pouvoir avancer sur ce sujet et notamment sur l’aménagement de la fin de carrière.

Mais le Ministre n’est pas notre seul interlocuteur. Nos revendications concernent aussi la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), qui comme elle s’y était engagée[2], a fixé la date de début des travaux au 15 avril 2024. Ce premier groupe de travail aura pour objectif de délimiter les contours des différents chantiers, à savoir, la procédure de contrôle, les indus, le BSI avec la problématique des patients les plus dépendants, ainsi que les nouvelles compétences dont la consultation infirmière. Sujet sur lequel Frédéric Valletoux est revenu lors de notre entretien. Le Ministre a réaffirmé son soutien à la consultation infirmière, mais ne réfute pas non plus l’idée de l’accès direct à l’infirmier, notamment en ce qui concerne la prise en charge des plaies et de la dépendance. Une note réjouissante malgré tout.

Cet échange nous laisse finalement dubitatif. Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’échéances aussi incertaines pour l’ouverture de négociations, c’est aujourd’hui que la profession souffre et se désengage. Habitués au jeu des chaises musicales au sein du ministère de la Santé, nous ne pouvons que nous inquiéter de ces nouvelles échéances, rien ne nous garantis qu’elles ne puissent encore être prolongées.

C’est pourquoi nous devons rester mobilisés et maintenir la pression pour nous assurer que les différents chantiers avancent et prennent vie. Nous ne pouvons nous satisfaire pleinement d’un engagement oral, le Sniil appelle donc la profession à rester mobilisée afin de donner davantage de visibilité et de poids à notre combat. Aujourd’hui, le Sniil a pu réitérer ses demandes lors d’une rencontre avec Cécile Lambert, conseillère auprès du Premier Ministre, de sortes à ce que ces dernières soient entendues par le chef du gouvernement.


[1] Manifeste – Pour une juste reconnaissance et valorisation des compétences infirmières

[2] Le Sniil reçu par la Caisse Nationale d’Assurance Maladie – article – 27/03/2024