L’urgence des enjeux impose d’aller au-delà des corporatismes ! Oui au statut d’infirmier référent.

Le Sniil déplore le retrait de la proposition de loi du Groupe parlementaire Horizons visant à créer un statut d’infirmier référent, et ce à la veille d’un appel à la mobilisation des médecins généralistes. Les professionnels de santé doivent travailler ensemble et non s’opposer, afin de répondre au mieux aux besoins en santé actuels et futurs des populations. Ce nouveau statut d’infirmier référent défendu de longue date par le Sniil, s’inscrit dans les champs de la coordination et de la prévention ainsi que du premier recours.

Il constitue une avancée majeure dans l’organisation du système de santé et pour l’ensemble de la profession. Avons-nous besoin que le médecin renouvelle mensuellement les prescriptions quand le patient est par exemple atteint d’une plaie chronique ? Quid des patients souffrants de troubles mnésiques pour qui l’administration des thérapeutiques est vitale ? Quel temps gagné pour les infirmiers à ne pas courir après des prescriptions pour des soins qui de toute façon ne cesseront pas ?  Le médecin a besoin d’être informé, mais a-t-il le temps nécessaire pour refaire les prescriptions dont les IDEL ont besoin pour la continuité des soins chez des patients chroniques ?

Ce nouveau statut permettra d’assurer une prise en charge globale et coordonnée des patients, en particulier ceux atteints de pathologies chroniques, qui nécessitent un suivi régulier. Avec une forte démographie et un maillage territorial dense, les IDEL, sont particulièrement bien placés pour remplir cette mission. En effet, ils sont présents au plus près des patients et peuvent intervenir rapidement en cas de besoin. Leur rôle dans la coordination des soins est donc primordial. Ce statut d’infirmier référent permettra à l’ensemble de la profession d’assumer pleinement ces missions de prévention et de suivi des patients. Il permettra aux IDEL de renouveler les soins chroniques qui relèvent de leur compétence, ce qui permettra de faciliter l’accès aux soins pour les patients atteints de pathologies chroniques. De plus, la reconnaissance de ce nouveau statut pour les infirmiers libéraux permettra de renforcer la coopération entre les différents professionnels de santé, en particulier avec les médecins traitants. Les IDEL ont un rôle clé à jouer dans l’organisation des soins, et ce nouveau statut viendrait reconnaitre leur expertise et l’étendue de leurs compétences et connaissances qui ne cessent de progresser.

Le Sniil est pleinement conscient des préoccupations des médecins libéraux en cette période de négociations conventionnelles, mais tient à rappeler que les intérêts catégoriels des uns et des autres ne doivent pas occulter l’objectif principal poursuivi par tous :  fournir des soins de qualité à l’ensemble de la population. Nous encourageons donc les parlementaires à l’origine de cette proposition à la remettre dans les meilleurs délais au cœur du débat parlementaire pour enfin reconnaitre et inscrire dans la loi la valeur ajoutée des infirmières et infirmiers libéraux dans la prise en charge des patients et le renouveau de notre système de santé.