Pharmaciens à domicile : le ministère de la santé anéantit les IDEL

Paris le 20 octobre 2023 – C’est avec effarement que le Sniil prend connaissance du dernier communiqué de presse de l’USPO[1] annonçant la possibilité pour les pharmaciens d’officine de vacciner à domicile et en EHPAD. De toute évidence, aucune concertation ou, à minima, réflexion sur les conséquences d’une telle mesure n’a été effectuée avec la profession infirmière.

Le ministère de la santé souhaite-t-il enterrer la profession d’infirmier libéral ? Aux vues de ces dernières décisions[2], cela semble être le cas. La vaccination à domicile relève de la mission des IDEL. Si les pharmaciens sont à présent autorisés à se rendre à domicile cela va créer une concurrence qui n’a pas lieu d’être, sans parler de la perte de motivation, à juste titre, que cela va entrainer chez les IDEL. Le ministère se perd dans les rôles et fonctions de chacun. Cette décision traduit un manque de confiance envers les IDEL et leur capacité à contribuer largement à l’amélioration de la couverture vaccinale.

Alors que le Sniil se bat depuis des années pour avoir la possibilité d’intervenir en EHPAD régulièrement[3], le ministère offre cette possibilité aux pharmaciens. Une absurdité lorsque l’on sait que ces établissements, lorsqu’ils se retrouvent en manque d’effectif dû aux crises sanitaires, canicules ou encore aux congés estivaux, font appel aux IDEL. L’intervention des pharmaciens en EHPAD n’a absolument aucun sens. La logique voudrait que les IDEL, qui ont parfois suivi les résidents avant leur entrée dans l’établissement, puissent continuer d’y assurer une continuité et qualité de soins. Mais le gouvernement s’enfonce dans une logique qui lui est propre et que plus personne ne comprend.

Avec cette autorisation dérisoire, le ministère prouve une nouvelle fois qu’il est en décalage avec les problématiques rencontrées par le système de santé. Alors que la collaboration entre les professionnels de santé n’a jamais été autant nécessaire, le ministère nous divise et créer une sorte de concurrence entre chaque profession. Où va-t-on ? Y a-t-il toujours un capitaine à bord ? De nos jours, il semblerait que les mouvements de grève soit le seul moyen de se faire entendre auprès des pouvoirs publics. Le ministère attend-il que nous soyons tous dans la rue pour réagir ? Quelles autres solutions nous reste-t-il pour nous faire respecter ? Le Sniil espère une réaction rapide du gouvernement, auquel cas, nous serons dans l’obligation de passer à la vitesse supérieure.

Contact presse

John Pinte, Président National Sniil

06 70 79 56 96

communication@sniil.fr


[1] Vacciner en dehors de votre officine, c’est désormais possible ! – communiqué de presse USPO – 19/10/2023

[2] IDEL épuisés, dénigrés : le système de santé au bord du gouffre – communiqué de presse – 10/10/2023

[3] PLFSS 2024 : le Sniil va porter plusieurs amendements – article – 18/10/2023