Généralisation d’OSyS : les infirmiers libéraux refusent d’être mis à l’écart

Ivry-sur-Seine, le 29 septembre 2025 – Le Premier ministre a annoncé la généralisation du dispositif OSyS (Orientation dans le système de soins), initialement expérimenté dans plusieurs régions. Ce dispositif confie aux pharmaciens la prise en charge de certaines affections bénignes, dont les plaies simples et la prise en charge des brûlures de premier degré.

Pour rappel, l’expérimentation OSyS lancée en 2021, aujourd’hui déployée dans plusieurs régions, vise à améliorer l’accès aux soins en confiant aux pharmaciens un rôle de premier recours pour certaines pathologies bénignes. Grâce à des protocoles validés, les patients peuvent être pris en charge directement à l’officine, orientés vers un médecin ou vers les urgences si nécessaire. Cette organisation, conduite dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale, ambitionne de désengorger les cabinets médicaux et les services d’urgence, tout en renforçant la coordination entre professionnels de santé.

Une atteinte au respect de la profession infirmière


Les infirmières et infirmiers libéraux assurent chaque jour la continuité des soins auprès de millions de patients et sont les professionnels les plus formés à la prise en charge des plaies, cumulant formation initiale et expérience de terrain. Laisser penser qu’une formation de 7h suffirait à assurer la prise en charge des plaies en première intention est réducteur et inadapté. Notre expertise et notre rôle dans le système de santé sont essentiels. Nous tenir à l’écart d’une réforme qui touche directement notre champ d’intervention constitue un signal de mépris pour une profession déjà fragilisée par les conditions d’exercice.

Une décision prise sans concertation

En effet, cette annonce a été faite sans que les infirmières et infirmiers libéraux, pourtant directement concernés, n’aient été consultés. Les professionnels de santé doivent pouvoir travailler ensemble, mais cela suppose un dialogue préalable et une concertation loyale. Décider unilatéralement, sans associer tous les acteurs, n’est pas une méthode acceptable.

Un appel à réviser la méthode

Nous demandons :

  • La suspension du projet de généralisation tant qu’une véritable concertation interprofessionnelle n’a pas eu lieu ;
  • La mise en place d’un dialogue structuré entre l’État, les pharmaciens et les infirmiers, afin de définir clairement les champs de compétences de chacun ;
  • La reconnaissance pleine et entière du rôle des infirmiers libéraux dans l’accès aux soins de proximité et la prise en charge des plaies.

Les infirmiers libéraux ne s’opposent pas à la coopération entre professions de santé. Au contraire, ils y sont attachés. Mais cette coopération doit se construire avec les infirmiers, et non sans eux.

Contact presse

John Pinte, Président National Sniil

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