PLFSS 2022 : virage domiciliaire… mais où sont les infirmières libérales ?

Paris, 11 octobre. Aujourd’hui, les délibérations concernant le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2022 (PLFSS) débutent à l’Assemblée nationale. Le Gouvernement a pour ambition de développer le « virage domiciliaire » mais déploie dans le même temps des plans[1] qui ne le permettent pas, en négligeant notamment la prise en charge des patients âgés par les infirmières et infirmiers libéraux. Le Sniil dénonce le manque de cohérence et de courage politique du Gouvernement.

D’un côté, le secteur de la ville a été moteur dans la gestion de la pandémie de Covid-19, et plus particulièrement les infirmières et infirmiers libéraux qui ont assuré les soins des patients tout au long de la crise et des phases de confinements. La profession a même été la seule à se rendre au domicile lors du premier confinement. Et de l’autre côté, le PLFSS 2022 n’apporte que peu de mesures pour le secteur libéral, en privilégiant les établissements et les structures.

Il est question dans ce projet de revalorisation des salaires en structure dans le cadre du Ségur de la Santé. Le Sniil est favorable à ce principe, mais souhaite plus d’équité entre les moyens alloués à l’hôpital et à la ville.

Le PLFSS 2022 a pour ambition l’approfondissement du numérique en santé. Le Sniil salue cette perspective d’avancées dans le développement de la télésurveillance et la coordination entre professionnels de santé.

« Le virage domiciliaire » est le mot clé de ce PLFSS 2022. Mais quelle est la vision proposée par le Gouvernement au travers de ce PLFSS ? Fournir plus de moyens aux structures, notamment les EHPAD, pour qu’elles puissent « aller vers », au travers d’équipes mobiles qui se déplaceront des établissements vers le domicile, et ignorer complètement le rôle et les compétences des infirmiers libéraux, présents au quotidien au domicile des patients ?

Le Sniil pointe donc l’incohérence du PLFSS 2022 et le manque de courage politique d’un projet qui se veut ambitieux pour mieux prendre le virage domiciliaire, mais qui n’attribue tous les moyens qu’aux seules structures et en néglige la médecine de ville.

Il est encore temps de corriger cette trajectoire… Le Sniil a toujours été force de propositions et est ouvert à discuter avec les députés pour permettre à ce PLFSS 2022 d’être plus en cohérence avec les réalités des politiques de santé de notre pays et avec la volonté des Français, notamment sur la prise en charge de leur autonomie.[2]

Contact presse

John Pinte, Président National Sniil (06.70.79.56.96)

communication@sniil.fr


[1] « L’Etat s’engage pour le grand âge et l’autonomie : intervention du Premier ministre à Autun », Gouvernement.fr, 23/09/2021

« 5ème Plan national des soins palliatifs et de l’accompagnement de fin de vie : Le Sniil attend plus pour le développement des soins palliatifs à domicile » – article du Sniil – 22/09/2021

 « Développement des soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie : Olivier Véran détaille le Plan national pour 2021–2024 et mobilise 171 millions d’euros » Communiqué de presse du Ministère des Solidarités et de la Santé – 22/09/2021

[2] 85% des personnes interrogées privilégieraient leur maintien à domicile- Enquête Ifop – SENIORS « Marché et habitat inclusif, quelle offre de services ? » – 03/2019